Cité de l'Espérance: Notre Histoire
Construction de la Cité : Jean Duvallet
Un peu d’histoire :
En 1948, l’abbé Jean DUVALLET est vicaire à Conflans Sainte Honorine. Il a 27 ans. Son tempérament engagé le porte à chercher des solutions pour faire face à des situations de détresse d’adolescents sans famille, totalement abandonnés, qui trouvent refuge dans des vieilles péniches, elles aussi abandonnées. Avec ses amis d’enfance Jacques et Simone RENIER il les emmène en vacances à la montagne à Cruseilles, petite ville située au nord d’Annecy.
Avec l’accord de la municipalité d’Eragny, un terrain vague, chemin de la Haute Borne, est mis à sa disposition. Ne pouvant pas héberger les jeunes lui-même, il demande à Jacques et Simone de rester avec lui pour s’occuper d’eux. Avec les jeunes du patronage de Conflans et leurs parents ils bâtissent un pavillon avec trois chambres d’accueil et une salle commune pour y accueillir une vie familiale et communautaire.
La première Maison d’Accueil Familial est née.
Elle ne portait pas ce nom là au départ, mais l’idée est là : un couple éducatif avec ou sans ses propres enfants, accueille quatre ou cinq ados, et tous vivent ensemble dans la même maison.
Un réseau de solidarité de la paroisse de Conflans se tisse pour apporter de la nourriture quand elle manque.
Des employeurs sont sollicités pour faire travailler ces adolescents désœuvrés et très démunis, pour certains sans famille, traumatisés à cause de la guerre. Mais, après avoir tenté de les employer, ces artisans disent à Jean et Jacques : « vos petits gars sont bien gentils mais leurs mains ne fonctionnent pas avec leur tête », « si vous voulez qu’on puisse les prendre avec nous, il faut les préparer et les former ».
A cette époque des familles ouvrières s’entraident pour construire leur propre maison (« familles Castors ») démarrent la construction de leurs pavillons. Ils ont besoin de parpaings en ciment qui peuvent être fabriqués avec les jeunes d’une manière artisanale.
Le premier atelier de fabrication est né.
Des artisans aident à la réalisation de certains travaux délicats. Ils voient « ces petits gars courageux en cours de progression » et leur proposent des stages et, pour certains, des emplois.
Jean DUVALLET veille à ce que les jeunes qui en en ont les capacités bénéficient d’une formation et ne restent pas manœuvres. Il place certains d’entre eux dans des familles d’accueil amies à Cruseilles en Haute-Savoie.
Le 11 février 1952, l’Association « la Cité de l’Espérance » est officiellement déclarée au Journal Officiel.
Les ateliers se créent pour répondre aux besoins. On a un vieux camion pour livrer les parpaings, il tombe très souvent en panne… Il faut faire de la mécanique, puis de la menuiserie et de la charpente, nous construisons des chambres. En 1954, la Cité s’engage à fabriquer des arceaux métalliques pour les constructions de l’abbé Pierre, Yves BERIOT est engagé pour créer l’atelier de serrurerie.
Des éducateurs de Versailles et de Pontoise découvrent notre action, qui correspond exactement aux besoins de nombreux adolescents. Ceux-ci ont besoin de se confronter à la réalité et veulent apprendre, mais pas à l’école. Cela est possible sur des chantiers ou dans des ateliers encadrés par des moniteurs à la fois éducateurs et techniciens qui n’enseignent pas : ils montrent le geste, le travail, l’exigence de qualité.
Le premier conventionnement du foyer date de février 1967.
La convention est signée avec le Département de Seine-et-Oise avec effet rétroactif au 1er octobre 1965, sans limitation de durée.
En mars 1969, une nouvelle convention passée entre le nouveau département du Val d’Oise et l’association, fixe le nombre de jeunes accueillis à 15 adolescents en échange d’un « prix de journée ». Cette convention est à effet rétroactif au 1er janvier 1968.
En 1983, Yves BERIOT prend – pour 29 ans - la présidence de l’association.
A partir de 1985, plusieurs assistantes familiales sont recrutées en province, afin de diversifier le mode et les lieux d’accueil et de prise en charge.
De 1989 et 1996 la Cité de l’Espérance connait une véritable révolution : ouverture de quatre nouvelles maisons d’Accueil Familial (MAF), création d’un poste de chef de service en 1989, puis d’un second en 1994, embauche d’une secrétaire et d’un psychologue, ouverture des ateliers, modernisation et extension des bâtiments pour passer de 15 à 30 jeunes accueillis.
Deux chambres en ville (en 1999), ainsi que deux chambres en foyer de jeunes travailleurs que nous louons (à partir de 2000), viennent compléter ce dispositif d’accueil et d’hébergement afin de préparer les jeunes à l’autonomie.
A chaque ouverture d’un nouvel atelier correspond l’embauche d’un nouvel éducateur technique.
La Cité de l’Espérance passe progressivement du bénévolat – du dépannage intelligent – à un outil de formation pré-professionnelle aux métiers de base, grâce aux cinq ateliers et la mise en place d’un réseau d’employeurs, d’artisans, de petites entreprises.
Jean HEMARD, cadre commercial dans l’industrie et bénévole de l’association depuis 1964, met à profit ses tournées professionnelles pour prendre des commandes pour les ateliers de la Cité. Ce travail de production, commandé par des clients confirme les jeunes dans leurs capacités manuelles et techniques, et les fait accéder à une identité professionnelle et sociale.
Passer de « Bon à rien, voyou, paumé, exclu » à « je travaille dans un garage, chez un ferronnier, en menuiserie » contribue largement à rendre possible l’estime de soi et permet d’affirmer son identité, ses compétences.
De plus, le passage d’un atelier à l’autre augmente la flexibilité technique et psychologique chez les jeunes. Quand ils débarquent chez un employeur, quel qu’il soit, ils en savent déjà beaucoup. Les employeurs nous confirment depuis l’époque des Castors jusqu’à aujourd’hui : « Vos petits gars, ils sont débrouillards, ils font face, ils n’ont pas peur, ils ne laissent pas leurs mains dans leurs poches ! ».
En 1993, à la demande de l’Aide Sociale à l’Enfance du Conseil Général, les forces vives de la Cité de l’Espérance sont mobilisées pour épauler l’association Notre Dame de Montmélian de Saint Witz dans le nord Est du Val d’Oise. Notre Dame de Montmélian déménage en 1999 dans les locaux libérés par les jeunes de la Cité dans le foyer rue de la Haute Borne.
Le 29 octobre 2012, la chapelle construite par Jean DUVALLET et sa bande des « sans famille », réhabilitée par des bénévoles, est réouverte.
Le 27 septembre 2013 monsieur Arnaud BAZIN, Président du Conseil Général du Val d’Oise et madame Dominique GILLOT, sénateur-maire d’Eragny, inaugurent le nouveau service qui accompagne les jeunes en autonomie insertion et les maisons de Jacques et de Simone réaménagées pour eux.
Le 29 novembre 2017 madame Marie-Christine CAVECCHI, Présidente du Conseil Départemental signe un arrêté d’extension pour 7 places AMIA au prix de journée très réduit afin de permettre à La Cité de l’Espérance de continuer à accompagner des jeunes majeurs dans le logement et l’insertion professionnelle en leur permettant d’accéder à l’ensemble de leurs droits.